Le premier pape allemand de l’Histoire moderne, âgé de 95 ans, avait démissionné en 2013, se disant trop faible pour « exercer de façon adéquate le ministère » de chef de l’Eglise.
L’ancien pape Benoît XVI, âgé de 95 ans, est décédé ce samedi 31 décembre, a annoncé le Vatican. Le pape François avait annoncé le 28 décembre que son prédécesseur était « gravement malade » et qu’il fallait prier pour lui.
Né le 16 avril 1927 à Marktl-am-Inn en Bavière (Allemagne), ce fils de gendarme, d’une famille catholique traditionnelle anti-nazie, entre au petit séminaire en 1939. Il sera inscrit aux Jeunesses Hitlériennes, enrôlement devenu obligatoire.
En 1951, il est ordonné prêtre. Il enseigne la théologie à Freising, Bonn, Münster et Ratisbonne.
Il vit comme jeune « conseiller » l’aventure de Vatican II, et fait partie des théologiens partisans de l’ouverture. Mais, en 1968, il est choqué par les répercussions de mai 1968, y compris sur l’Eglise. En 1981, Karol Wojtyla – qui deviendra Jean-Paul II – le nomme à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il participera à la remise au pas par Jean Paul II des théologiens de la libération en Amérique Latine et de ceux qui recherchent une synthèse entre idées modernes et doctrine ancienne.
Le 19 avril 2005, alors âgé de 78 ans, Joseph Ratzinger a succédé à Jean Paul II et devient Benoît XVI.
Son règne aura connu plusieurs polémiques. La première en 2006 l’a opposé au monde musulman quand il avait dénoncé la violence au nom de la religion, dans une allusion indirecte à l’islam.
La seconde a été déclenchée fin janvier 2009 par sa décision de lever l’excommunication de quatre évêques intégristes dont un négationniste, Richard Williamson. Le pape, se disant mal informé, avait reconnu une erreur.
Benoît XVI a dit son admiration pour le peuple de la Torah et poursuivi les gestes de Jean Paul II en sa direction.
Le 11 février 2013, après un pontificat de près de huit ans, il annonce sa démission, une première dans l’histoire de l’Eglise moderne, car il n’a « plus les forces » pour la diriger en raison de son « âge avancé ». Un mois plus tard, Jorge Mario Bergoglio lui succède et devient le pape François.
Amateur de musique classique, pianiste, il est un auteur prolixe: trois encycliques et une quarantaine d’ouvrages dont une somme très personnelle, « Jésus de Nazareth » sur la figure de Jésus.