Alors que la suppression de la redevance audiovisuelle inquiète les rédactions de France 3 Régions, le réseau d’information fondé par Alain Weill démontre un intérêt ambitieux en accroissant sa présence dans les territoires avec BFM Régions.
BFM Régions est un réseau français constitué d’une chaîne d’information régionale et de neuf chaînes d’information locale, filiale du groupe Altice Média. Ce réseau a été fondé par Alain Weill, au moment où il dirigeait Altice Média en tant que PDG de la société. Ces chaînes offrent toute l’information locale 24 h / 24 h (actualités, météo et circulation), en se concentrant principalement sur l’actualité locale avec 5H de direct quotidiennes. Le reste du temps BFM Régions diffuse des reportages en boucle.
Au début de la télévision numérique terrestre française dans la seconde moitié des années 2000, NextRadioTV, alors maison mère de BFM TV, n’a manifesté qu’un intérêt modéré pour le marché de la télévision locale. À l’été 2015, lorsque la multinationale française Altice est devenu un actionnaire majeur de NextRadioTV, le président de cette dernière, Alain Weill, vantant les opportunités stratégiques élargies offertes par l’alliance.
À l’automne 2016, BFM soumettait un projet de chaîne pour la licence de diffusion locale toulousaine (laissée vacante par la faillite de l’ancien opérateur), mais se retirait à la dernière minute et prenait une participation minoritaire dans le projet concurrent, TV Sud Toulouse (plus tard ViàOccitanie Toulouse), à la suite de réactions négatives de la part de groupes commerciaux indépendants de la télévision. En novembre 2016, BFM Business Paris a été rebaptisée BFM Paris devenant par la même occasion une chaîne régionale construite autour d’une programmation majoritairement locale.
2019 : Création du réseau BFM Régions
Le 14 février 2019, le réseau prenait officiellement le nom de BFM Régions. Le 15 février 2019, BFM Régions rachètait la chaîne Télé Lyon Métropole. L’acquisition d’une seconde chaîne locale en France a officiellement ouvert la voie à un réseau national. Le 3 septembre 2019, TLM devenait BFM Lyon Métropole, puis renommée BFM Lyon le 22 janvier 2020. Le 29 novembre 2019, BFM Régions a acquis une participation minoritaire significative dans deux chaînes locales détenues par la société lilloise, le Groupe SECOM : Grand Lille TV et Grand Littoral TV (cette dernière desservant le marché Calais – Dunkerque). Le 3 février 2020, les deux chaînes devenaient officiellement BFM Grand Lille et BFM Grand Littoral. Dans le cadre de la même opération, BFM Régions prend une participation dans la radio sœur de Grand Lille TV, Grand Lille Info, devenue Radio BFM Grand Lille.
2021 : BFM Régions élargit son réseau
Le 28 juillet 2020, BFM Régions rachètait les chaînes DICI TV (stylisé D!CI TV), une chaîne de petit marché mais très bien notée desservant la partie sud des Alpes françaises. Le 9 mars 2021, elle était remplacée par deux chaînes sœurs : BFM DICI Alpes du Sud (Hautes-Alpes) et BFM DICI Haute-Provence (Alpes-de-Haute-Provence). Le 8 avril 2021, BFM Régions rachètait les chaînes Azur TV (Nice), Provence Azur (Menton-Marseille) et Var Azur (Toulon), auprès de l’éditeur Valeurs Actuelles Iskandar Safa. Le 5 juillet 2021, leurs remplaçants BFM Nice Côte d’Azur, BFM Marseille Provence et BFM Toulon Var étaient lancés. Fin 2021, BFM Régions rachètait les chaînes Alsace 20 et La Chaîne Normande. Le 28 juin 2022, Alsace 20 devenait BFM Alsace et en septembre 2022, La Chaîne Normande devenait BFM Normandie.
2022 : fin de la redevance sur l’audiovisuel
En mars dernier, Emmanuel Macron a annoncé sa volonté d’inscrire dans le projet de loi sur le pouvoir d’achat la suppression de la redevance audiovisuelle. Les syndicats de France Télévisions et Radio France se sont mis en grève le mardi 28 juin, pour demander le maintien des financements de l’audiovisuel public, après la suppression annoncée de la redevance.
L’exécutif a souhaité remplacer la contribution à l’audiovisuel public par un budget courant sur plusieurs années et assurant que la fin de la redevance n’entraînera pas de baisse des moyens de l’audiovisuel public. Cette mesure forcerait l’État à trouver 3,14 milliards d’euros supplémentaires chaque année, en plus des 560 millions qu’il versait déjà pour compenser le non-paiement de la redevance par les ménages aux revenus les plus faibles, selon un rapport du Sénat rendu public en juin.