L’annonce publique faite par Marc Chassaubéné d’un projet d’extension du Musée d’Art Moderne et Contemporain qui coûterait a minima 170 millions d’euros est d’une indécence rare dans la situation actuelle.
Nous ne sommes pas opposés à des investissements dans le monde de la culture, bien au contraire. Nous avions d’ailleurs récemment interpellé l’adjoint sur les besoins criants de remise en état du Conservatoire par exemple. Une extension du MAMC semble également logique et plus que nécessaire.
Mais le projet qui vient d’être exposé relève de la démesure. Une nouvelle structure, pour un tel montant, c’est non seulement de l’hérésie mais une gifle pour de très nombreux acteurs de notre territoire, qui eux sont appelés à faire preuve de « responsabilité » au regard du contexte budgétaire.
Les associations (y compris du monde de la culture) sont dans l’attente de connaître l’impact pour leurs actions de la baisse de 1,5 millions d’euros, qu’ils ont apprise par courrier. De nombreuses écoles viennent de découvrir que la mairie ne les aiderait pas du tout cette année pour leurs sorties pédagogiques. Un service municipal essentiel dans le contexte du réchauffement climatique – les serres – va être privatisé… tout cela pour faire des « économies ».
Dans le même temps, la Cité du Design, à qui la collectivité vient d’injecter 1,4 million d’euros, pour la maintenir à flot, n’en finit pas d’être en difficulté…
L’annonce de ce projet pharaonique qui coûterait 170 millions d’euros d’argent public semble ainsi, à tous points de vue, en déconnection totale avec la réalité, non seulement de la nécessité d’établir des priorités budgétaires, mais aussi de la situation stéphanoise.
Avant de vouloir concurrencer Beaubourg, M. Chassaubéné devrait ouvrir les yeux sur la situation de notre ville et assumer les responsabilités qui sont déjà les siennes en tant qu’adjoint au maire, vice-président de la Métropole et président de la Cité du Design.