Saint-Etienne, dans la Loire, réserve depuis quelques années toutes les surprises…
Les clients stéphanois de sa pizzeria le surnommaient « Rocco » mais lui se présentait sous le nom de Paolo Dimitrio.
L’Italien Edgardo Greco, membre présumé de la puissante mafia calabraise, la ‘Ndrangheta, a été interpellé jeudi à Saint-Etienne, dans le centre-est de la France, après 16 ans de cavale, a annoncé Interpol. Ce sexagénaire condamné à la réclusion à perpétuité a été arrêté par la police française grâce aux informations des carabiniers italiens, partagées entre les deux pays partenaires grâce au projet I-Can (Coopération Interpol contre la Ndrangheta).
L’interpellation a eu lieu vers 1 h 40 du matin, dans une rue de la ville. Edgardo Greco, âgé de 63 ans, a été présenté jeudi après-midi à un magistrat du parquet général de Lyon qui lui a officiellement notifié le mandat d’arrêt émis par les autorités italiennes. Il a exprimé son refus d’être remis à la justice italienne et a été placé en détention, selon le parquet général.
Il avait commis deux meurtres en 1991
Edgardo Greco, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 2006 en Italie pour des homicides, s’est installé en France la même année, selon le parquet général. Il était devenu le propriétaire et gérant de Caffé Rossini Ristorante, de juin à novembre 2021, d’après la même source. Selon des témoignages et documents, il se faisait appeler Paolo Dimitrio et avait été salarié dans plusieurs restaurants italiens de Saint-Etienne.
Selon les carabiniers italiens, Edgardo Greco a fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen en 2014 du parquet de Catanzaro (Calabre, sud de l’Italie) après sa condamnation à perpétuité pour deux meurtres commis en janvier 1991 et une tentative de meurtre en juillet 1991. Le fugitif, qualifié de « dangereux » par Interpol, s’était échappé lors d’une garde à vue.
Il faisait partie à l’époque du clan Perna-Pranno, qui était le plus important dans la ville de Cosenza, où il vivait. « Il est considéré comme coresponsable de l’embuscade du 5 janvier 1991 qui a coûté la vie aux frères Stefano et Giuseppe B. qui voulaient une plus grande autonomie et considération dans le milieu des clans de Cosenza », expliquent les carabiniers italiens dans un communiqué.
Cette interpellation survient une semaine après une vaste opération de la police contre la mafia sévissant en Calabre. Quelque 300 membres des forces de l’ordre ont participé à cette opération, procédant à la saisie de biens pour une valeur supérieure à 250 millions d’euros. Des centaines de membres de cette organisation sont actuellement jugés dans le cadre d’un maxi-procès.