L’accueil des Ukrainiens en 2022 a coûté environ 630 millions d’euros à la France, a estimé mardi la Cour des comptes, une prise en charge exceptionnelle qui représente en moyenne le double du budget alloué aux demandeurs d’asile « classiques ».
Les près de 115.000 déplacés ukrainiens arrivés en France depuis un an ont été accueillis dans des « conditions satisfaisantes », grâce au régime inédit de la « protection temporaire » qui leur a permis de s’installer librement en bénéficiant d’une salve sans précédent de droits sociaux: accès au travail, aux services de santé, à la scolarisation des enfants, à l’hébergement d’urgence…
« Cette réactivité n’a pas été sans prix », a écrit la juridiction financière dans un rapport d’audit flash rendu public mardi. « L’ensemble des dépenses engagées par l’Etat et la Sécurité sociale pour la protection temporaire des Ukrainiens devrait s’élever à environ 634 millions d’euros pour l’année 2022 ». L’essentiel de cette dépense est constitué de l’allocation versée à ces déplacés (218,46 millions) et l’hébergement (253,27 millions).
La Cour des comptes a relevé un surcoût important, qui tient surtout « à l’urgence » dans laquelle cet accueil a dû s’organiser.
Ainsi, le « coût unitaire » pour un Ukrainien a représenté en 2022 « presque le double de celui des dispositifs offerts aux demandeurs d’asile classiques », a souligné la Cour.
Dans le détail, pour l’hébergement, « le coût par place et par jour s’est élevé à 38 euros en moyenne nationale, là où la mise à l’abri de droit commun (…) est en moyenne inférieure à 20 euros et (inférieure) à 18 euros dans le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile », a-t-elle poursuivi.