La direction d’Euronews a annoncé jeudi 198 licenciements et un redéploiement de ses équipes de journalistes. Le siège lyonnais de la chaine européenne d’information va être vendu.
La section locale du syndicat national des journalistes (SNJ), d’Euronews a indiqué dans un communiqué que cette suppression « massive de postes » s’accompagne d’un « redéploiement des équipes de journalistes », « dans un délai de six mois ». La direction d’Euronews envisagerait l’ouverture d’une rédaction centrale à Bruxelles et de six bureaux à Berlin, Rome, Madrid, Lisbonne et Londres. L’idée serait de renvoyer les journalistes dans leurs pays d’origine.
Seuls les journalistes de nationalité française, russe, iranienne et turque resteraient à Lyon, soit un un effectif de 142 personnes. Ces employés devraient quitter le siège de la chaine au dernier trimestre 2024.
Lancée le 1er janvier 1993 par une dizaine de groupes audiovisuels publics européens, Euronews voulait se calquer sur CNN, la chaine américaine d’information en continue qui avait rencontré un grand succès durant la guerre du Golfe (1990-1991) démontrant au passage qu’elle pouvait influencer l’opinion publique et politique.
La Chaine s’était établi à Ecully près de Lyon, qui avait été préféré à Munich, Bologne et Valence. Elle avait ensuite rejoins son bâtiment de 10.000m² située dans le quartier de la Confluence à Lyon, signé des architectes Jakob + MacFarlane.
Euronews diffuse en continu des informations en 15 langues avec une rédaction de 400 journalistes de 30 nationalités. La chaine s’est notamment distinguée avec son célèbre format « No Comment », qui avait pourtant été créée au départ par manque de moyen.
Elle a déjà connu plusieurs plans sociaux. Euronews est en effet passée de 800 collaborateurs en 2016, à 400 en 2023, avant que la nouvelle direction n’annonce cette nouvelle réduction de 50 % des effectifs.
Le directeur général Guillaume Dubois, a annoncé que la chaîne avait cumulé 150 millions d’euros de perte sur les dix dernières années. Selon le dirigeant, les acteurs publics de l’audiovisuel ont « progressivement abandonné » la chaîne, avec une participation publique de 42 millions d’euros en 2013, qui est passée à 20 millions en 2023, pour atteindre 12 à 13 millions en 2024.
En juillet 2022, la chaîne était passée sous le contrôle du fonds d’investissement Alpac Capital, installé au Portugal, qui a racheté les parts détenues par la société MGN, du magnat égyptien Naguis Sawiris. Dans un article publié le 23 décembre Euractiv indiquait que « cette société de capital-risque entretient des liens personnels et professionnels de longue date avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán ».
Lyon : Euronews annonce 200 licenciements et la fermeture de son siège à Confluence