Pour sa deuxième édition, le salon des médias qui s’est déroulé le 2 mars a suscité un véritable engouement réunissant une trentaine d’exposants. Il témoigne du dynamisme du Club de la Presse de Lyon qui est à l’origine de cet évènement.
S’il fut un véritable succès, on peut toutefois s’étonner qu’il se soit déroulé dans les locaux de l’Armée de terre au Quartier Général Frère et que l’annuaire du Club de la presse de Lyon 2023 soit placé sous le signe des Fakes news.
Le Club de la presse de Lyon est particulièrement actif depuis la crise sanitaire. À l’origine de ce dynamisme, on retrouve notamment son Délégué général Boris Heim dont l’énergie est communicative. Arrivé à la tête du club en pleine pandémie, l’ancien chargé de communication des Nations unies a eu l’idée d’organiser un salon des médias dont la première édition s’est déroulée en 2022.
« Ç’a cartonné dès la première année. En trois semaines, nous avons eu 12 exposants, 100 visiteurs… Là, cette année, nous avons triplé le nombre d’exposants et en ce qui concerne le nombre de visiteurs cela suit la même courbe exponentielle », nous a-t-il confié.
« Nous sommes sortis du covid par le haut. Nous avons changé dix administrateurs sur onze. Nous avons un tout nouveau projet sociétal au cœur de la cité pour défendre la presse, défendre la démocratie. Avec un programme d’éducation aux médias et à l’information qui s’appellent l’EMI. C’est devenu le nouveau cheval de bataille du club. On est devenu une vitrine des talents et aussi un think tank pour aider la profession à repenser son business modèle », a ajouté Boris Heim.
Sandrine Boucher, journaliste indépendante et membre active du Club de la presse de Lyon s’est quant à elle félicitée de la « très belle représentation de l’ensemble de l’écosystème lyonnais avec une grande diversité de médias et d’institutions qui sont importantes dans les vies de nos métiers de journalistes et de communicants comme, par exemple, l’Afdas, Audience… ». « J’ai découvert plein de médias que je ne connaissais pas, comme ‘Amazing beaujolais’, CFNEWS… »
Outre la revue Lifestyle dédiée au Beaujolais et le site d’info portant sur la Data et le Corporate Finance, on pouvait également retrouver des médias lyonnais tels que Tribune de Lyon, Lyon Capitale, lyonvideo.fr, France Play ou Lyon Demain, des écoles telles que l’ISCPA, l’ISFJ ou l’EFAP qui a donné un coup de main à l’organisation. De nombreux étudiant.es en journalisme ont d’ailleurs arpenté les allées du salon.
Celui-ci était organisé dans un bâtiment orné de lustres space âge de la base militaire du quartier général Frère situé dans le 7e art de Lyon.
Après un concert des musiciens du quintet de cuivre de la musique de l’Artillerie qui ont interprété des classiques tels que le générique de Star Wars, la journée s’est clôturée par la soirée « Le Club met le cap sur mars », une soirée de présentation du nouvel annuaire du club de la presse de Lyon 2023.

La soirée de présentation de l’annuaire du Club de la presse de Lyon
C’est d’ailleurs le gouverneur militaire de Lyon, le général Gilles Darricau qui a pris la parole en premier, expliquant les raisons de ce « rapprochement » entre « le monde de la com plutôt ouvert et le monde des forces armées plutôt fermé ».
Le gouverneur militaire a tout d’abord invoqué une « raison politique ». « Il est particulièrement indispensable que dans ce contexte politique général, nos concitoyens soient informés avertis et qu’à travers cet ouvrage qui est le vôtre vous permettiez à nos concitoyens d’exercer le contrôle démocratique nécessaire ».
Le général a ensuite évoqué la nécessité d’une « communication institutionnelle ». « En 10 ans le budget des forces armées a été doublé, il y a besoin que l’on explique les choses » ; « Les forces armées sont le premier recruteur de France. Nous recrutons 25 000 jeunes par an. »
Il a ensuite abordé la question de la « transformation du champ de bataille ». « Je ne suis pas en train de vous raconter que nous sommes en guerre, mais il existe des formes de compétition, ou de contestation qui voient les états s’affronter sous le seuil de la violence. »
Le gouverneur militaire de Lyon a également parlé du « Champ des perceptions ». « Champ sur lequel les nations, les décideurs publics essayent de conquérir les esprits. Champ qui compte tenu des révolutions numériques est devenu particulièrement important dans la conflictualité moderne. Champ à la croisée du cyber, des médias, des opinions. Il nous faut à nous, forces armées, comprendre, savoir y agir, s’y défendre ou éventuellement y attaquer. »
Le président du Club de la presse Jean-Pierre Vacher a ensuite affirmé son soutien « aux 200 journalistes d’Euronews qui viennent d’être licenciés », à nos confrères de « Rue89Lyon » qui connaissent des difficultés économiques actuellement et à ceux de « Médiacité ». « Plus que jamais nous avons besoin de journalistes et de médias libres et indépendants ».
M. Vacher a également indiqué que « Plus que jamais face aux Fake News, à la haine sur les réseaux sociaux, aux complotistes et aux attaques racistes et antisémites, la défense de la démocratie ne passe par l’action quotidienne des journalistes. »
L’annuaire du club de la presse 2023 est en effet placé sous le signe de la lutte contre le « complotisme ». La couverture a été illustrée par Sandrine Deloffre, une autrice qui travaille pour nos confrères de L’Arrière-Cour. Elle a dessiné une illustration sur le thème de la terre plate et des Fake News en général.
« Les fake news sont une thématique importante pour nous journalistes et aussi communicants on sait qu’elles génèrent beaucoup d’argent, beaucoup plus que les vraies informations. C’est un terrain sur lequel nous sommes toutes et tous mobilisés et c’est l’un des axes du club de la presse de Lyon de travailler sur ces sujets là au travers de tout ce qui est développé autour de l’éducation aux médias », a précisé Sandrine Boucher.
Les Fake News sont en effet une thématique très importante, mais il ne devrait pas s’agir d’une expression qui empêcherait tout débat et toute réflexion médiatique. Nous avons vu par exemple que durant la pandémie, les Nations unies ont mis en place une campagne de communication en partenariat avec l’agence Purpose intitulée Verified qui, comme l’expliquait Melissa Fleming sur les ondes du Forum économique mondial, était chargée de déterminer ce qui était de la bonne et de la mauvaise information scientifique. Lorsque l’on évoque le Forum économique mondial, on est tout de suite taxé de propager des Fake News, or ce lobby a bien signé des accords avec les Nations unies dans le cadre des Objectifs de développement durable qui ont même été repris par l’Union européenne. Et l’ONU a bel et bien engagé ses états membres dans la voix d’une nouvelle gouvernance mondiale dans le cadre de « Notre Programme Commun ». L’OMS est bel et bien en train d’acquérir des prérogatives supranationales dans le cadre du traité sur les pandémies, de la réforme du Règlement sanitaire internationale et du plan une seule Santé. Il est tout de même troublant que cela ne fasse pas la « une » des journaux. Le contexte d’hyperconcentration des médias et de censure des GAFAMS peuvent-être une explication, même si la peur d’être accusé de propager des fake news peut provoqué une forme d’autocensure.