Quatre associations écologistes ont appelé à manifester dans le Tarn ce week-end contre le projet d’autoroute entre Toulouse et Castres. Les autorités sont sur le qui-vive et craignent des débordements, un mois après la violente mobilisation contre les méga-bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Les mesures ont donc été renforcées pour « garantir l’ordre public », c’est ce que nous apprend BFMTV.
Pourquoi ce projet d’autoroute est-il si contesté ?
Cinquante-quatre kilomètres. C’est la longueur de cette autoroute A 69. Un projet officiellement signé en avril 2022, quand la société Atosca, filiale du groupe NGE, a reçu le contrat définitif de concession de l’autoroute. Ce tronçon doit relier Castres, dans le Tarn, à Verfeil, en Haute-Garonne, à l’horizon 2025. Ce projet est justifié par un besoin de désengorgement des axes autour de ces deux villes et devrait coûter 500 millions d’euros.
Mais les associations de l’environnement critiquent le projet, jugeant le chantier inutile et destructeur de l’environnement. Le 12 septembre 2022, le Conseil national de la protection de la nature a d’ailleurs émis un avis défavorable au projet. L’association La Voie est libre, qui s’est emparée du dossier, a été rejointe par d’autres mouvements écologistes (Extinction Rebellion, les Soulèvements de la Terre, la Confédération paysanne du Tarn).
Récemment, le Conseil d’État, saisi par France Nature Environnement (FNE), a retoqué une requête d’arrêt des abattages d’arbres sur le tracé.
Quelle manifestation ce week-end ?
« Tant que nous serons là, l’A 69 ne passera pas ! » ont communiqué les organisateurs de la manifestation, qui ont appelé à être des milliers. Un camp a été mis en place dans la commune de Saix (Tarn) pour les accueillir. Ils disent vouloir un événement non-violent, « festif, convivial et informatif », et rejettent l’idée d’une ZAD. Ils ont d’ailleurs déclaré la manifestation mercredi auprès de la préfecture du Tarn « au nom de la Confédération paysanne du Tarn et d’Attac Tarn ». Une déclaration « imprécise », d’après le préfet du Tarn, car « elle ne comporte ni parcours suffisamment précis, ni lieu de départ, ni lieu d’arrivée, ni précisions sur les mesures de sécurité ».
Un nouveau Sainte-Soline ?
Cette manifestation pourrait-elle être un nouveau Sainte-Soline ? Dans son communiqué, le préfet a annoncé un premier dispositif de sécurité renforcé : des gendarmes locaux, huit unités de forces mobiles en renfort, des moyens spéciaux « classiquement engagés sur ce type de manifestation », un dispositif de secours composé de 79 sapeurs-pompiers, de personnels de Samu et d’associations de sécurité civile. Car l’épisode de Sainte-Soline reste encore dans toutes les têtes, même si, d’après une note des renseignements que BFMTV a pu consulter, la manifestation ne s’annonce pas du tout comme celle de Sainte-Soline en mars.