Nous avons rencontré le député Renaissance de la 1re circonscription de la Loire, Quentin Bataillon. Au cœur des réformes du gouvernement, il a porté plainte le 1er avril après avoir subi l’agression de sa permanence lors d’une manifestation récente. Depuis le début de son mandat, il est parfois allé à contre-courant de son camp en votant par exemple contre l’avis du gouvernement l’adoption d’un amendement visant à augmenter la flax-tax sur les dividendes.
Quentin Bataillon a fait des études de communication et est titulaire d’un master de l’EFA, il est entré très tôt en politique, devenant à 17 ans directeur de campagne d’Henri Nigay (UMP) aux élections cantonales françaises de 2011.
En 2013, il devient assistant parlementaire de la députée européenne Françoise Grossetête puis en 2014 de Jérôme Lavrilleux, dont il est proche depuis sa rencontre avec Bastien Millot lorsque Quentin Bataillon est en stage chez Bygmalion en avril 2012.
Il est élu conseiller municipal de Feurs en 2014, auprès du maire Jean-Pierre Taite, délégué au numérique et au service civique. Il démissionne en pour s’engager auprès de la majorité présidentielle lors des élections régionales dans la Loire où il est désigné tête de liste et échoue à parvenir au second tour avec 8,74 % des voix.
Il est nommé conseiller au cabinet du ministre de la Culture, Franck Riester, à la fin de l’année 2018.
Il quitte ses fonctions en pour participer à la création du groupe Agir ensemble à l’Assemblée nationale, dont il devient secrétaire général en novembre.
Le 19 juin 2022, il est élu député de la première circonscription de la Loire avec 52,10 % des suffrages exprimés face à la représentante de la NUPES, Laetitia Copin.
Son côté « disruptif »
Au mois d’octobre dernier, le député de la Loire a fait partie des « 19 frondeurs de la majorité » qui ont voté à l’assemblée, contre l’avis du gouvernement l’adoption d’un amendement visant à augmenter la flax-tax sur les dividendes.
Il est également à l’origine d’un amendement proposant une revalorisation de 10% des crédits dédiés à la rémunération des AESH qui a été adopté. Le député de la Loire souhaite poursuivre les efforts pour améliorer leurs conditions de travail en leur permettant d’acquérir un contrat de 35h, « d’atteindre un emploi à temps plein et donc de les sortir de la précarité, même si elles ne le veulent pas toutes ».
En ce qui concerne la réforme des retraites, Quentin Bataillon est rentré dans le rang en défendant les grands principes de la réforme d’Elisabeth Borne, même s’il se dit avoir été encore une fois « disruptif ». « Je suis heureux que le Conseil constitutionnel ait confirmé mon idée de valoriser l’engagement associatif dans ce texte des retraites ».
La dégradation de sa permanence
Dans le contexte de tensions sociales actuel, son étiquette Renaissance lui a valu des insultes, des menaces et la dégradation de sa permanence parlementaire. Le 1er avril, il a d’ailleurs décidé de déposer plainte.
Passage en revue de plusieurs thèmes
Lors de notre entretien, Quentin Bataillon est revenu sur cette question, mais aussi sur la réforme des retraites, le début de son mandat, la disparition de la tarification à l’activité à l’hôpital sur laquelle il s’était « engagé durant sa campagne », une fois encore « contre sa famille politique ». Il nous a expliqué qu’il accompagnerait « bientôt le patron de Verney Carron pour rencontrer le ministre des armées dans le cadre de la loi de programmation militaire ». Le député de la Loire a également parlé formation. Selon lui les métiers en tension dans le bassin stéphanois sont, sans surprise, « l’industrie et l’hôtellerie », mais aussi « la cybersécurité ». Le parlementaire a également évoqué le tourisme. Il nous a par exemple confié avoir parlé avec France Télévision de situer Saint-Étienne sur la carte de la météo.
Le rapporteur de la Mission d’information sur l’avenir de l’audiovisuel public
Cela n’est pas étonnant, car Quentin Bataillon travaille actuellement sur la Mission d’information sur l’avenir de l’audiovisuel public dont il est le rapporteur. Gilles Charles est revenu sur la fin annoncée des éditions nationales du « 12/13 » et du « 19/20 » de France 3 après 36 ans d’existence.
« On ne comprend pas bien pourquoi les stations de France télévision ferment les unes après les autres et paradoxalement on voit plein de bureaux locaux de BFM ouvrir, on a l’impression que d’un côté on ferme le public et qu’on ouvre le privé », a demandé notre collègue.
Quentin Bataillon lui a répondu que « Le privé fait sa vie, mais c’est essentiel que le travail de l’audiovisuel public qui est de grande qualité de grande déontologie puisse y trouver toute sa place ». « Deux chaines nationales qui seraient en concurrence au même moment, ça n’aurait pas de sens. L’idée c’est de donner une spécialité nationale à France 2 et une spécialité régionale à France 3. »
Selon lui, « Le rôle de l’audiovisuel public sera d’autant plus fort aujourd’hui avec l’ensemble des menaces que l’on peut avoir avec les parties extrêmes, les menaces de désinformation, de Fake News, que l’on peut avoir parfois émanant d’autres pays ». « Donc compter sur moi pour être le premier défenseur de l’audiovisuel public, car je sais à quel point ces professionnels sont compétents et utiles à notre démocratie. »
La sextape stéphanoise
Sur l’affaire de la sextape, Quentin Bataillon pense qu’ « il y a un ras-le-bol général des Stéphanoises et des Stéphanois sur ce sujet ». Il se dit pour la « Présomption d’innocence et la séparation des pouvoirs, ce n’est pas aux députés de faire la justice ». « La seule fois que je me suis exprimé, c’est sur la question de la Métropole. La grande majorité des élus de la métropole ont voté un vœu demandant sa démission (…) Il y a une perte de confiance. J’ai appelé le président de la métropole à en tirer les conséquences ».
« Ce qui me différencie de ceux qui font beaucoup plus de bruits sur cette affaire, c’est que je fais confiance à la justice et que je ne me lève pas tous les matins en me disant que je veux prendre la place de M. Perdirau », a-t-il ajouté.
Quand Gilles Charles a plaisanté, que cela pouvait faire l’objet d’une future question, le parlementaire a répondu « je viens d’y répondre ». Mais quand Gilles a insisté, Quentin Bataillon a toutefois semblé botter en touche, affirmant vouloir parler aux Stéphanois.e.s de « valeurs positives ».
Concernant Renaissance, selon lui, « Ce qui est important c’est que ce parti se reconnecte au terrain».