Le président du Conseil national de la résistance a été arrêté le 21 juin 1943 à Caluire dans la maison du Docteur Gougon qui est devenu le Mémorial Jean-Moulin. Celui-ci sera ouvert lundi à l’occasion des célébrations du 8 mai 1945. Le Mémorial Jean-Moulin va également organiser une exposition du 1er au 30 juin, afin de célébrer les 80 ans de l’arrestation de Jean Moulin.
Préfet de l’Aveyron, puis d’Eure-et-Loir pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin refusait l’occupation de la France par l’Allemagne et a rejoint la « France libre » à Londres en 1941 en passant par l’Espagne et le Portugal. Il a rencontré le général de Gaulle et a présenté un rapport sur l’état de la résistance en France et ses besoins en matière de financement et d’armement. De Gaule l’a envoyé à Lyon pour unifier les mouvements de résistance et a créé et dirigé le Conseil national de la Résistance.
Son arrestation est intervenue le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire, alors qu’il organisait une réunion avec sept dirigeants de la Résistance dans la maison du Docteur Goujon. Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, aurait été informé de l’emplacement de la réunion par un infiltré, René Hardy.
Les résistants ont été internés à la prison Montluc où le président de la République doit se rendre demain après avoir présidé la cérémonie de commémoration du 8 mai 1945 à Paris. Emmanuel Macron va visiter le Mémorial de la prison consacré aux enfants d’Izieux présenté par de jeunes ambassadeurs de la Mémoire de la Shoah, ainsi que les cellules qui ont été occupées par Jean Moulin et Marc Bloch, un autre résistant célèbre. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale. Celui-ci avait notamment fondé l’école des Annales d’histoire économique et sociale qui se focalisait sur le temps long, l’ »Histoire des mentalités ».
Durant son incarcération, Jean Moulin effectuait quotidiennement des transferts depuis Montluc vers le siège de la Gestapo à Lyon, qui était établi dans les locaux de l’École du Service de santé militaire avenue Berthelot, pour être interrogé et torturé par Klaus Barbie, dit « le boucher de Lyon ». Il a ensuite été transféré à Paris puis dans la villa du chef de la Gestapo, Karl Bömelburg, à Neuilly-sur-Seine. Officiellement, Moulin est décédé des suites de ses blessures dans un train à Metz le 8 juillet 1943. Toutefois, le certificat de décès, rédigé le 25 juillet 1943, laisse planer des doutes sur les circonstances exactes de sa mort. Son urne funéraire a été transférée au Panthéon en 1964.
Dans le cadre des célébrations des 80 ans de l’arrestation de Jean Moulin le 21 juin 1943, le Mémorial Jean-Moulin situé dans la Villa du Docteur Goujon qui a fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques en 1997 a mené un projet intergénérationnel en partenariat avec l’association Pontem dont l’objectif est de créer du lien social entre les générations. Des enfants du Conseil municipal des Enfants ont rencontré des personnes âgées des résidences Marie Lyan, Val Foron et Les Canuts à Caluire-et-Cuire. Ensemble, ils ont pu échanger sur l’engagement de Jean Moulin et la vie quotidienne durant l’Occupation à travers les souvenirs des résidents. Des interviews ont par ailleurs été réalisées par les enfants pour approfondir ces échanges. Des photographies ont été prises afin d’immortaliser ces rencontres intergénérationnelles. L’exposition sera présentée dans l’Atrium, espace d’exposition de la mairie de Caluire-et-Cuire, entre le 1er et le 30 juin.
Le Mémorial sera également ouvert lundi de 10h à midi dans le cadre des célébrations du 8 mai 1945. À Caluire, celles-ci se dérouleront devant le monument aux morts sur la place Jean Gouailhardou.