Le tableau de Miriam Cahn, « Fuck abstraction ! », a été aspergé de peinture dimanche par un homme. Cette œuvre avait été jugée « pédopornographique » par plusieurs associations
Cela fait plusieurs semaines déjà que le tableau « Fuck abstraction ! », de Miriam Cahn, fait controverse. Exposée dans le cadre de l’exposition « Ma pensée sérielle » depuis le 17 février au Palais de Tokyo, à Paris, l’œuvre d’art a été aspergée de peinture dimanche.
Que s’est-il passé ?
À 15 h 30 dimanche, un homme « a dégradé volontairement » l’œuvre de l’artiste suisse « en y projetant de la peinture » mauve, a indiqué le Palais de Tokyo. L’homme, âgé de 80 ans et inconnu de la justice selon France Inter, était « mécontent de la mise en scène sexuelle d’un enfant et d’un adulte représenté selon lui sur ce tableau » mais il ne fait pas partie d’un groupe activiste. D’après FranceInfo, il avait caché la peinture dans une bouteille de médicament.
L’homme « a été immédiatement appréhendé par les agents de sécurité […] et emmené par la police », précise le centre d’art contemporain qui « portera plainte pour dégradation de bien et entrave à la liberté d’expression ». L’octogénaire a été placé en garde à vue pour « dégradation de bien culturel exposé » et risque jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende, précise France Inter.
Que représente le tableau ?
Le tableau « Fuck abstraction ! » représente deux personnes aux mains liées. L’une d’entre elles est contrainte à une fellation par un homme puissant sans visage. Pour ses détracteurs, la victime est un enfant, ce que dément l’artiste.
e vives réactions sur les réseaux sociaux concernant cette œuvre ont poussé le Palais de Tokyo à rédiger un communiqué de presse début mars. Le musée parisien y explique « avoir mis en place des dispositifs de médiation à disposition des visiteurs […]. Plusieurs messages d’avertissements sont disposés à l’entrée du bâtiment, de l’exposition, et tout au long de son parcours pour avertir les visiteurs que certaines œuvres pourraient être de nature à heurter la sensibilité des publics ».
Le Palais de Tokyo cite également Miriam Cahn, affirmant que « ce ne sont pas des enfants » représentés sur son œuvre. « Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité. Le contraste entre les deux corps figure la puissance corporelle de l’oppresseur et la fragilité de l’opprimé agenouillé et amaigri par la guerre ».