CENTRE PÉNITENTIAIRE DE LA TALAUDIÈRE :
Le Conseil d’État reconnaît l’indignité des conditions de détention
Aujourd’hui lundi 15 mai 2023, le Conseil d’État vient de reconnaitre l’indignité des conditions de détention du centre pénitentiaire de la Talaudière.
Je salue le travail minutieux de l’Observatoire international des prisons – Section française (OIP-SF) et de l’association des avocats pour la défense des droits des détenus (A3D), toutes deux représentées par maitre Patrice Spinosi.
Il m’a fait l’honneur de m’inviter à intervenir à cette audience. J’ai pu répondre aux questions du juge sur les nombreux dysfonctionnements constatés à l’occasion de visites effectuées le 1er novembre 2022 et le 10 avril 2023 qui ont fait l’objet de deux comptes rendus détaillés.
Le droit de visite du parlementaire dans les lieux de privation de liberté est un moyen précieux de contrôle des politiques pénitentiaires et de l’action du gouvernement. Le travail d’un député ne se résume pas à l’activité législative. Celle-ci doit se nourrir de son expérience de terrain et je me réjouis que mon mandat me permette de participer concrètement à l’amélioration des conditions de vie des usagers de la prison qui ont un effet direct sur les conditions de travail du personnel affecté dans cet établissement.
Le fléau de la surpopulation carcérale participe à l’insalubrité des lieux de vie et accélère la vétusté des locaux. Aujourd’hui, la densité carcérale s’élève à 142,2 % dans les maisons d’arrêt/Quartiers maison d’arrêt. Il y a 2151 matelas au sol contre 1878 l’an dernier, soit une augmentation de 14,5 %.
Plus que jamais, l’inscription dans la loi d’un mécanisme pérenne de régulation carcérale doit être mis à l’ordre du jour.
Une politique du renoncement permanent a conduit le Parlement à repousser – une nouvelle fois – le moratoire relatif à l’application du principe de l’encellulement individuel en novembre dernier.
C’est à ce prix seulement que la France cessera d’être condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour les traitements inhumains et dégradants qu’elle inflige dans les geôles crasseuses et exiguës qui lui servent de prisons.
Andrée Taurinya
Députée de la Loire