Sur les routes d’une dizaine de festivals, Bernard et ses six musiciens d’exception repartent avec un nouveau projet autour de l’album « O’Gringo ».
Bernard revient aux sources pour un voyage musical, entre les succès immédiats et les titres devenus cultes : O’Gringo, Stand the ghetto, La salsa, Traffic, Attention fragile, Sertao….
De Rio à Paris, de Paris à New York, de New York à Kingston, il nous emmènera également vers d’autres chansons de voyages aux acoustiques chaleureuses, généreuses, fortes et émouvantes à la fois.
Pierre Mazet dans son livre CHRONIQUES STEPHANOISES revient sur le parcours de ce personnage stéphanois.
Bernard Lavilliers est né Bernard Oullion le 7 octobre 1946 à Saint-Etienne. Enfant fragile (il s’est bien rattrapé ensuite), sa faible constitution oblige ses parents à déménager à la campagne.
Un concert de Bernard Lavilliers, c’est comme un pèlerinage. Je ne compte plus les spectacles auxquels je me suis rendu. Huit, dix, ce n’est pas très important puisque le plaisir est toujours-là. Je l’ai vu dans les années 80 à Saint-Etienne, dans les années 90 à Clermont-Ferrand, une fois à l’Olympia et dans les années 2000 en Lorraine.
Avec nos amis lorrains, il a une relation singulière, personne là-bas n’a oublié qu’il était aux côtés des sidérurgistes quand ils se bagarraient pour sauver leur boulot aussi quand il attaque « Fensh Vallée » ou « Les mains d’or », la salle des Arènes à Metz chavire. Mais à Saint-Etienne c’est autre chose !
On sent qu’il entretient un lien charnel avec la ville. C’est l’occasion d’un petit retour sur la vie exceptionnelle d’un gamin stéphanois.
Véritable enfant de la classe populaire. Il gagne d’abord sa vie jusqu’en 1965 comme ouvrier P3.
Durant cette période, il écrit ses premières chansons et organise de petits concerts à Saint-Etienne et dans la région, avec peu de moyens.
Pour fuir cet avenir bouché et cet environnement gris, il part pour le Brésil, Après cette année et demie au Brésil, il rentre en France via les Caraïbes, l’Amérique centrale et l’Amérique du Nord. Mais à son arrivée, il découvre que l’armée française ne l’a pas oublié. Elle le considère comme insoumis : bataillon disciplinaire en Allemagne et forteresse à Metz. En juin 1971, Bernard Lavilliers chante pour la première fois au « Discophage », cabaret brésilien de la capitale. Il signe en octobre un contrat avec Francis Dreyfus qui vient de fonder la maison de disques Motors. Un album nommé « Les poètes » sort en 1972.
A cette époque, il tourne beaucoup avec sa seule guitare. Comme tous les chanteurs de sa génération, il hésite encore entre l’acoustique et l’électrique que les groupes anglo-saxons ont eux, développé depuis longtemps. Sa référence pour les mots reste Léo Ferré. Pour la musique, c’est l’Amérique latine. Le début de l’évolution musicale se fait avec le troisième album « Le Stéphanois » en 1975.
On retrouve sur l’album cette chanson « San Salvador », samba parlée, qui contribua à la légende du chanteur voyageur- aventurier. La suite est connue, le succès ne va plus se démentir. Les salles sont pleines, les albums se vendent comme des petits pains et les radios, enfin le découvrent.