Pierre Gauttieri affirmait dans sa confession avoir participé à ce « barbouzage de moeurs » à la demande du maire et de son entourage, dans le but de neutraliser politiquement l’élu centriste.
Il n’a pas versé dans les délais 30 000 des 80 000 euros de cautionnement liés à son contrôle judiciaire
Il est aujourd’hui en prison, il a été placé ce lundi en détention provisoire pour « non respect de son contrôle judiciaire« , n’ayant pas payé dans les délais la caution fixée après sa mise en examen, a appris l’AFP auprès du parquet de Lyon. Cet homme de 54 ans avait été limogé de son poste en septembre dernier dans la foulée d’un scandale à la sex-tape qui agite la ville et son maire Gaël Perdriau depuis plusieurs mois.
Mis en examen le 6 avril dernier des chefs de « chantage avec mise à exécution de la menace », « recel de bien obtenu à l’aide d’un détournement de fonds », « détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique », « utilisation, conservation ou divulgation d’un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenu par une atteinte à l’intimité de la vie privée ».
À l’issue de sa mise en examen, il avait été placé sous contrôle judiciaire comprenant notamment l’obligation de fournir un cautionnement de 80 000 euros, 30 000 euros à verser avant le 5 mai 2023 et 50 000 avant le 30 novembre, selon le parquet de Lyon.
Le 11 mai dernier, les magistrats instructeurs en charge du dossier lui avaient rappelé « cette obligation », « ce dernier n’ayant versé que 5 000 euros sur les 30 000 euros attendus au 5 mai 2023 », a détaillé Nicolas Jacquet, le procureur de la République de Lyon.
« Face à la persistance de la carence de l’intéressé », les magistrats instructeurs ont saisi le juge des libertés et de la détention « en vue de la révocation de son contrôle judiciaire », laquelle a été ordonnée lundi avec « incarcération immédiate » du mis en examen, a-t-il précisé.
Pierre Gauttieri avait été mis en examen en même temps que le maire et président de la métropole de Saint-Etienne, l’ex-LR Gaël Perdriau, suspecté de « chantage », ainsi qu’un ancien adjoint municipal Samy Kéfi-Jérôme et l’ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet.
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communiqué du groupe « Saint-Étienne Demain »
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Incarcération de M. Gauttieri : notre Ville toujours plus salie par la clique mafieuse qui la dirige
Le bras droit du Maire de Saint-Etienne a été placé ce lundi en détention provisoire, pour non-respect de son contrôle judiciaire, lié au défaut de paiement de sa caution.
Celui qui se vantait d’être un « criminel sans foi ni loi » ne redoutant pas de « finir en taule » vient donc d’être exaucé.
Si ce défaut de paiement interroge, au regard des généreuses indemnités (supérieures à 34 000 €) versées par les contribuables stéphanois liées à la fin de son contrat de travail pour « perte de confiance », et du salaire de l’ex-directeur de cabinet jadis épinglé par la Chambre régionale des comptes pour « trop-perçu » de rémunération vis-à-vis des règles en vigueur, force est de constater que cette incarcération discrédite une nouvelle fois la défense du Maire.
En effet, alors que la presse a récemment révélé que si M. Perdriau ne dormait pas en prison, c’est uniquement en raison du fait qu’il s’était acquitté d’une caution de 60 000 €, Me Luciani, avocat de M. Perdriau, avait pourtant déclaré que « la détention du Maire n’a pas été en question judiciairement le 6 avril », au moment de sa mise en examen.
L’épée de Damoclès était donc bien présente, y compris pour le 1er magistrat de la Ville, à rebours de ses déclarations assénées sur un ton bravache.
Au-delà de cette nouvelle péripétie judiciaire, l’actualité n’en finit plus de salir l’image de notre Ville et de ses habitants, désormais dirigés par une majorité aux abois, rattrapée par la Justice et cédant à l’autoritarisme.
Lors du prochain Conseil municipal, l’octroi de la protection fonctionnelle au profit de M. Perdriau et de son Adjoint à la culture sera examinée, à la suite d’une nouvelle plainte en diffamation dont ils font l’objet : l’empilement des procédures finira-t-il pas avoir raison de leur sentiment de toute-puissance et d’impunité ?