Le trio Niel-Pigasse-Zouari, représenté par la holding 3F, a annoncé dimanche son retrait de la course à la reprise de Casino, laissant ainsi la voix libre à Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière.
Dans un communiqué, trio Niel-Pigasse-Zouari a déclaré refuser de participer à un processus qu’ils estiment biaisé et affirment que Casino avait déjà choisi son repreneur. De plus, ils ont accusé le fonds d’investissement Attestor, l’un de leurs créanciers et membre de leur consortium, d’avoir soutenu une offre concurrente tout en continuant à participer à leurs propres réunions.
Cette décision ouvre la voie à EP Global Commerce de Kretinsky et au groupe Fimalac de Ladreit de Lacharrière qui ont soumis une offre révisée avec une injection de capital de 1,2 milliard d’euros, ce qui leur permettrait d’atteindre une participation de 53 % dans le groupe Casino.
Le groupe stéphanoise dispose d’un délai fixé jusqu’au 27 juillet pour parvenir à un accord de principe avec ses principaux créanciers afin de réduire son endettement, qui s’élevait à 6,4 milliards d’euros à la fin de l’année 2022.
Le milliardaire tchèque, qui est déjà présent dans plusieurs secteurs en France, tels que les médias, la distribution et l’industrie souhaite maintenir le siège de Casino à Saint-Étienne, son berceau historique, et ne prévoit pas de céder les hypermarchés ni le commerçant en ligne CDiscount. Toutefois il a fermé la porte au patron historique de Casino, Jean-Charles Naouri, qui avait été placé en garde à vue, suite à l’enquête préliminaire qui a été ouverte en 2020 par le Parquet national financier pour « manipulation de cours en bande organisée, corruption privée active et passive » et « délit d’initié ».
Les représentants des salariés restent prudents quant à la faisabilité du projet et sont vigilants quant à l’avenir des 50 000 employés du groupe en France.
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a assuré que l’État veillerait à la solidité du projet industriel et à la préservation des emplois.
L’action de Casino a été suspendue à la bourse de Paris en attendant une communication officielle du groupe, et la direction ainsi que les créanciers examineront les offres d’apport en capital cet après-midi.