Les précédentes demandes de libération de Florian M., accusé d’homicide volontaire et incarcéré depuis le 29 juin, avaient toutes été rejetées.
Ce motard de la police avait fait une première demande de remise en liberté le 6 juillet, qui avait été rejetée par la chambre de l’instruction. Son avocat, Laurent-Franck Liénard, avait fait appel de cette décision, mais la cour d’appel de Versailles avait confirmé le 10 août son maintien en détention provisoire.
Liénard, avait ensuite annoncé former « un pourvoi en cassation », estimant cette détention « illégale », mais le maintien en détention du policier avait de nouveau été confirmé par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles, le 26 octobre.
L’avocat avait déposé une nouvelle demande de remise en liberté jeudi dernier, qui a finalement abouti à la libération de Florian M. ce mercredi.
Placé sous contrôle judiciaire, il doit verser un cautionnement et il lui est interdit d’entrer en contact avec les témoins et les parties civiles, de même que de paraître à Nanterre ou de détenir une arme.
Sur le plateau de BFMTV, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez a indiqué ce jeudi avoir « pris acte » de la remise en liberté du pilier auteur du tir mais n’avoir « aucun commentaire à faire ».
La mort du jeune Nahel, âgé de 17 ans, avait déclenché une série de violences urbaines à travers la région parisienne et d’autres parties du pays, marquées par des scènes de pillages et des incendies. Les heurts avaient également eu lieu en Belgique et en Suisse.
L’homme politique d’extrême droite, Jean Messiha, avait mis de l’huile sur le feu en lançant une cagnotte en soutien à Florian M. Sur le plateau de TPMP, il s’est de nouveau exprimé hier faveur du policier.
Toujours est-il que cette affaire a ravivé les discussions sur les violences policières en France, un débat qui reste plus pertinent que jamais.
D’autant plus que durant les émeutes, un policer de la BAC de Marseille, avait été placé en détention provisoire le 21 juillet pour avoir blessé grièvement au crâne Hedi R., 22 ans. Ce policier a été libéré le 1er septembre et placé sous contrôle judiciaire. Médiapart avait pourtant diffusé des images accablant le policier.
La situation reste tendue, avec une quarantaine d’enquêtes ouvertes par l’IGPN concernant les violences survenues pendant ces émeutes.